Nous avons connu une cuisante défaite aux élections sénatoriales de dimanche dernier, elle est incontestable, elle n’est pas discutable. A ceux qui s’en étonnent, comme à ceux qui s’en gargarisent, qu’ils soient de droite ou de gauche, il faut rappeler qu’elle était très largement prévisible. En effet nos infortunes électorales successives à tous les derniers scrutins locaux (municipaux, régionaux et cantonaux) ont permis à la gauche d’augmenter sensiblement le nombre de grands électeurs, qui élisent les sénateurs. L’ampleur de la défaite a par contre pu surprendre. Elle est la conséquence à la fois d’un mécontentement latent chez bon nombre d’élus ruraux combiné à ce que la droite française sait faire de mieux : se diviser. Nous payons très cher à la fois les conséquences de la réforme territoriale ou de la taxe professionnelle (pourtant nécessaires l’une comme l’autre à la modernisation de notre pays, comme au regain de compétitivité de nos entreprises), mais surtout les dissidences dans de nombreux départements, qui nous font perdre à elles seules 7 à 8 sièges.
La gauche, dans la totalité de ses composantes, y a vu dès dimanche soir, la première étape de la victoire à l’élection présidentielle de 2012. Elle se trompe. Parce que l’élection de dimanche est un scrutin local à portée nationale, parce que les grands électeurs ne sont pas les Français, et parce que l’élection présidentielle a ceci de particulier qu’elle est le grand rendez-vous entre un homme et le peuple de France. Elle se trompe aussi, et c’est plus grave, parce qu’en refusant de voter la règle d’or budgétaire, qui est définitivement enterrée avec le résultat de dimanche soir, nous ne sommes pas à l’abri d’une réaction des agences de notation, avec les conséquences dramatiques que cela aurait.
Il n’en demeure pas moins que c’est un coup de semonce pour notre majorité et qu’il faut en tirer dès aujourd’hui tous les enseignements, pour 2012 bien sûr, mais aussi pour 2014 et 2017.
Le premier est que trop souvent la droite a prioritairement œuvré sur les scrutins nationaux et trop délaissé les gestions locales, laissant croire aux Françaises et aux Français qu’il fallait faire confiance à notre famille politique pour la politique nationale et internationale et la création de richesses, et que la redistribution sociale était l’apanage de la Gauche. Elle a parfaitement réussi, et c’est ainsi que depuis 1995 nous gagnons les présidentielles et les législatives, et perdons du terrain sur les municipales, les cantonales et les régionales. Nous devons donc massivement accompagner notre action politique nationale d’actions locales.
Le deuxième, c’est que nous manquons de pédagogie au niveau des grandes réformes qui ont été faites depuis 2007, comme celles indispensables à venir, et que nous ne défendons pas assez le bilan du président de la République, Nicolas Sarkozy et des gouvernements successifs de François Fillon. Il faut premièrement les expliquer, deuxièmement les expliquer et enfin les expliquer.
Le dernier est que nous devons travailler sans cesse à l’union et au rassemblement de toutes les composantes de notre majorité. Cela veut dire que toutes les sensibilités doivent être écoutées et entendues. Les gaullistes, les libéraux, les centristes, les humanistes, les radicaux, la droite populaire comme la droite juste, doivent participer aux projets, et avoir des représentants pour les porter. Mais qu’il faut aussi faire preuve de fermeté, et refuser les dissidences, d’où qu’elles viennent, une fois que les débats sont clos, surtout quand il s’agit « d’affaires de personnes » et non de la défense d’idées ou de valeurs, ce qui est quasi systématiquement le cas. Le département de la Haute-Vienne devra faire un effort tout particulier dans ce sens. Les absents, comme les rancuniers ont tort. Divisés nous ne ferons rien, unis et rassemblés nous pouvons tout et ferons beaucoup.
Nous n’avons plus que quelques mois pour travailler à la réélection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et à la victoire de nos valeurs et de nos idées sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’à Limoges, en Haute-Vienne et en Limousin. Faisons-le, sans aucune arrière-pensée.
Frédérick PEYRONNET
Secrétaire départemental
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