Les résultats provisoires du revenu agricole ont été annoncés en hausse significative, avec les réserves qu'il faut accorder aux chiffres et aux pourcentages qui cachent des réalités diverses.
Ainsi 2010 succède à une année 2009 catastrophique pour le revenu des agriculteurs. Pour notre département, nos productions principales, viande bovine et ovine, se situant au bas de l'échelle des revenus, ces annonces suscitent beaucoup d'incompréhension chez les agriculteurs et beaucoup d'interrogations chez nos concitoyens.
Prenons d'abord la situation de la viande bovine dont les revenus ont au mieux stagné, quand ils ne baissaient depuis trois ans. Cette année encore, les prix de marché sont moroses et les charges en hausse constante. L'amélioration du revenu des producteurs bovins tient principalement aux plans de soutien mis en place par le gouvernement suite à la crise de 2009. Mr Rodet, toujours rabat-joie comme à son habitude, souligne dans ses vœux aux agriculteurs que ces plans ne représentent que 4% du montant des aides agricoles européennes perçues par le département de la Haute-Vienne soit plus de 4 millions d'euros, quand même!
Rappelons que les collectivités locales ont oublié d'accompagner ces plans nationaux.
Surtout Mr Rodet a omis de citer les effets du courageux travail de rééquilibrage des aides, initié par notre précédent ministre de l'agriculture, Michel Barnier. La dernière réforme de la Politique Agricole Commune en 1992 (François Mitterrand était alors président de la République) avait abouti à une répartition des aides tout à fait inéquitable : 80% des aides allant à 20% des agriculteurs. Schématiquement, disons que les productions végétales étaient mieux soutenues que les productions animales.
Dans un budget à niveau constant, le courage politique de Michel Barnier, en rééquilibrant la répartition des aides, a permis à la Haute-Vienne de recevoir près de 14 millions d'euros supplémentaires. Les éleveurs qui utilisent principalement l'herbe pour nourrir leurs animaux sont les premiers bénéficiaires de cette mesure
Et les producteurs ovins, si souvent oubliés par tous les pouvoirs politiques qui se sont succédés depuis 30 ans, sont enfin pris en considération.
Cette action de Michel Barnier tombe à point pour redonner du souffle à ces productions, même si on comprendra que le versement des aides n'ayant lieu que début décembre, les éleveurs en prise aux aléas du marché tout au long de l'année 2010 n'avaient jusqu'alors guère le moral.
Le rééquilibrage a aussi la vertu d'avoir replacé la France en position de leader, alors qu'elle était par la commission européenne pour son mode de gestion des soutiens économiques, ce qui lui permettra de tenir un rôle essentiel à l'aube de la révision de la PAC.
Dans de prochains articles, je reviendrai sur le fonctionnement de la Politique Agricole Commune et le bien fondé des politiques de soutien ainsi que sur le travail fondamental mené par Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire face aux tentations ultra libérales émanant de quelques pays d'Europe du Nord.
Alain Renault, référent UMP au monde agricole
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