La réforme des retraites est essentielle pour sauver notre système par répartition, garant républicain de la solidarité intergénérationnelle.
Le déficit de nos finances sociales et les réalités démographiques nous imposent de faire des choix courageux pour le futur. Il n'y a plus de place aujourd’hui pour les totems idéologiques autour desquels une gauche plus éclatée que jamais, incapable de formuler la moindre proposition, tente de se retrouver.
Il est plus que temps de tenir un langage de vérité aux Français pour parvenir à une réforme des retraites plus juste, plus transparente et plus efficace, qui prenne en compte la pénibilité, la situation des femmes, l'emploi des seniors et l'indispensable revalorisation des petites retraites. Il est temps de dire que chacun devra faire des efforts.
Dire la vérité, c'est dire que l'allongement de la durée des cotisations est inévitable au moment où l'espérance de vie de chacun continue d'augmenter.
Le projet de réforme des retraites dont l'examen est en cours au Parlement va dans le sens de la responsabilité puisqu'il prévoit de reculer l'âge légal du départ à la retraite à 62 ans d'ici 2018 et de porter la durée de cotisation à 41,5 annuités pour apporter enfin la seule réponse possible aux évolutions démographiques.
Le statut quo pour nos retraites est aujourd’hui impossible. Au moment ou l'Allemagne a décidé qu'elle allongerait à 67 ans l'âge légal de la retraite d'ici 2029 afin de réduire ses déficits, il n'y a de place en France ni pour le dogmatisme ni pour l’idéologie.
C'est la décision en 1983 de ramener l'âge légal de départ à la retraite de 65 à 60 ans qui rend aujourd'hui son report progressif inévitable. Mais il est désormais clair qu’au Parti Socialiste tout le monde voudrait être celui ou celle qui prétend sauver l'âge légal du départ à 60 ans sans avoir à reconnaître l'erreur des années Mitterrand. De l'aveu même de Michel Rocard, cette décision était catastrophique car en complète contradiction avec l’évolution de la démographie et avec des conséquences économiques désastreuses.
C'est pourtant cette solution d'un anachronisme affligeant que nous propose le Parti Socialiste en annonçant qu'il reviendra sur le report de l'âge légal de départ à la retraite en cas de victoire lors de la prochaine élection présidentielle. Il s’agit d’un déni de réalité.
Englués dans la démagogie et l'irresponsabilité, les socialistes refusent de regarder la réalité en face et continuent de défendre la liberté de prendre sa retraite à 60 ans, à condition d'avoir cotisé le nombre d'années suffisantes. Mais cette position est intenable : le Parti Socialiste doit maintenant clairement expliquer que seuls ceux qui ont commencé à travailler jeunes seront en mesure de bénéficier d'un taux plein à 60 ans. Les autres devront travailler plus longtemps s'ils ne veulent pas subir de décote !
L'avenir de nos retraites exige plus qu'un colmatage temporaire. Il mérite mieux que facilité et démagogie. Les Français ont désormais à choisir entre un langage de vérité ou un déni de réalité.
Le Groupe UMP-Nouveau Centre - Camille GEUTIER
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