Pourquoi les jeunes devraient être les premiers à soutenir la réforme des retraites ?
· Notre système de retraites est basé sur la répartition : ce sont les actifs d’aujourd’hui qui paient les pensions des retraités d’aujourd’hui. Or, à cause de l’évolution démographique et des effets de la crise économique, une retraite sur dix est financée à crédit, c'est-à-dire par la dette.
· Qui paiera cette dette ? Les générations futures, c'est-à-dire les jeunes d’aujourd’hui. Ne pas réformer les retraites, c’est donc augmenter la dette, et donc augmenter ce que devront payer tôt ou tard les jeunes d’aujourd’hui.
· Quand les jeunes manifestent contre le passage à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite, ils manifestent clairement contre leurs propres intérêts : tout l’effort que feront les actifs d’aujourd’hui en partant à la retraite à 62 ans et non à 60 ans, c’est autant d’effort en moins que les générations futures devront faire.
· Dans un système de retraite par répartition, ce qui détermine le niveau des pensions, c’est la durée de cotisation, le niveau des cotisations, et surtout, le ratio actifs / retraités.
Quelques chiffres très parlant : En 1960, il y avait 4 actifs pour 1 retraité. En 1980, il y avait 3 actifs pour 1 retraité. En 2000, il y avait 2 actifs pour 1 retraité. Aujourd’hui, en 2010, il y a 1,8 actif pour 1 retraité. En 2020, sans la réforme, il y aurait 1,5 actif pour 1 retraité. En 2050, sans la réforme, il y aurait pratiquement 1 actif pour 1 retraité.
· Ces chiffres, qui décrivent bien l’évolution démographique de notre pays disent une chose : sans réforme, les retraites ne pourront plus être financées dans un avenir proche : les actifs de demain devront donc travailler plus longtemps et cotiser davantage si l’on veut maintenir le niveau des pensions tant la démographie n’est pas à leur avantage.
· Plus on recule l’âge de départ à la retraite des actifs d’aujourd’hui, moins on demandera d’effort aux actifs de demain car on modifie à leur avantage le ratio actifs / retraites.
Les jeunes et l’emploi
· Que les jeunes soient inquiets pour leur avenir : c’est une chose tout à fait légitime dans cette période de crise.
· L’emploi des jeunes en France doit être dynamisé : le taux de chômage des jeunes est de près de 25%.
· Certains font un raisonnement qui a l’air juste, mais qui ne l’est pas. Ils disent : si les séniors occupent leur emploi deux années supplémentaires, alors les jeunes devront attendre deux ans de plus avant d’occuper ces postes : mais c’est commettre une erreur classique en économie : c’est croire que le travail est un gâteau que l’on se partage.
· C’est l’erreur de Martine Aubry et de ses 35 heures dont notre pays a trop souffert et qui a cassé notre compétitivité.
· L’emploi ne se partage pas, car l’emploi est créateur de richesse, et donc de revenu. Or ce revenu est à réinjecter dans l’économie et est donc créateur d’emploi.
· C’est notamment pour cette raison que l’activité des jeunes et celle des séniors ne sont pas des vases communicants. La preuve, c’est que la France a, à la fois, un des plus fort taux de chômage des jeunes (25%), et un des plus faible taux d’activité des séniors (39%).
· Dans les pays où le taux d’activité des séniors est fort, on constate que le taux de chômage des jeunes est faible. C’est le cas en Allemagne ou au Danemark qui ont un taux d’emploi des jeunes supérieur à 60% et un taux de chômage des jeunes de l’ordre de 10%.
· Ce qui améliorerait la situation et l’avenir des jeunes, c’est une économie de plus compétitive, une croissance plus forte, un marché du travail plus dynamique et une dette publique considérablement réduite.
Commentaires